Etudes et recherches
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I Le Prix Lucien Caroubi
Etudes et recherches
Plusieurs travaux de recherches ont été écrits ces dernières années avec l’appui des archives de la Fondation Casip-Cojasor. Le CEPRO accompagne ou produit également des études et des recherches en histoire sociale et dans les domaines de l’action sociale et du médico-social.
2020
Ouvrage : États et associations face à la migration juive du Maghreb en France et au Canada des années 1950 à la fin des années 1970, Martin Messika, Presses Universitaires de Rennes, 2020
Entre les années 1950 et la fin des années 1970, les populations juives du Maroc, de Tunisie, et d’Algérie ont massivement migré vers Israël, la France ou encore vers le Canada. Ces migrations ont conduit les organisations juives de ces deux derniers pays à mettre en œuvre un important programme d’accueil et à repenser leur rapport au politique.
Le parcours des individus témoigne du fait que la migration ne constitue pas uniquement un face-à-face entre migrants et États, car des organisations locales, nationales et transnationales sont également impliquées. Celles-ci peuvent se mobiliser pour contribuer à l’élaboration des politiques publiques, mais aussi conduire une intervention sociale auprès des nouveaux arrivants afin de répondre à l’urgence de leur prise en charge.
L’analyse de l’action des services sociaux juifs à Paris et à Montréal témoigne par ailleurs des évolutions majeures que connaît le travail social au cours de cette période et permet d’éclairer les orientations dans lesquelles s’inscrivent ces politiques d’accueil.
2019
Thèse de doctorat : Et après ? : une histoire du secours et de l’aide à la réinsertion des rescapés juifs des camps nazis (France 1943-1948), Laure Fourtage, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2019
Cette thèse porte sur l’histoire du secours et de l’aide à la réinsertion des rescapés juifs des camps nazis dans la France de l’immédiat après-guerre. Jusqu’à présent, l’historiographie s’était principalement attachée à saisir un moment : le retour des déportés. Dans ce cadre, un palace parisien transformé en centre d’accueil en avril 1945, le Lutecia, semble souvent résumer à lui seul les efforts entrepris, tant par l’Etat que par des diverses associations, pour les secourir. Une question aussi fondamentale que celle de la réinsertion des rescapés juifs des camps dans la société française restait ainsi en suspens. Que sont devenus, en France, la minorité de survivants de la politique d’extermination nazie ? Comment retrouver une vie « normale » après avoir perdu ses proches et ses biens, dans un pays dont les gouvernants avaient contribué à la politique antijuive de l’occupant ? Cette thèse entend répondre à ces questions en étudiant les dispositifs publics et privés dont ont pu bénéficier les rescapés juifs des camps et leur famille. L’histoire qui est relatée ici est une histoire qui, sans négliger les représentations, est résolument tournée vers les pratiques ; c’est aussi une histoire qui s’inscrit dans une approche relationnelle et décloisonnée des rapports entre l’Etat et la société, entre les pouvoirs publics et les organisations privées. Cette thèse porte ainsi l’ambition, à travers les rescapés des camps, de contribuer à une meilleure compréhension des conditions de possibilités, de mise en œuvre ou d’inapplication d’une politique de secours et d’aide à la réinsertion de populations vulnérables victimes d’un traumatisme.
Ouvrage : Femmes de foi et d’identité religieuse en Fin-de-Siècle France par Emily Machen. New York: Syracuse University Press, 2019.
Dans le contexte de réformes intensives menées par le gouvernement pour promouvoir la laïcité (laïcité) dans la France de la fin du XIXe siècle, les chefs religieux ont relevé le défi de convertir les incroyants et d’augmenter le nombre d’adorateurs réguliers dans les églises et les synagogues.
Etude : L’utilité sociale d’une institution d’action sociale et médico-sociale de la communauté juive en France : étude de la population des personnes âgées suivies par la Fondation Casip-Cojasor, Laure Politis
Cette étude a permis tout d’abord de confirmer que l’utilité sociale de la FCC s’accomplit bien à travers les cinq critères qui avaient été définis dans la première phase de l’étude : améliorer le cadre de vie, favoriser l’expression et améliorer la confiance, créer du lien social, maintenir les capacités et l’autonomie et contribuer à l’économie nationale. Il a été observé que les critères relatifs à l’amélioration du cadre de vie et à la création de lien social oscillent entre diversité et disparités. Les résultats de l’étude éclairent sur la relation de confiance des bénéficiaires avec la Fondation Casip-Cojasor. Enfin, l’étude a permis de montrer un certain nombre d’impacts des services rendus sur les usagers et sur la société.
Article : « Les Juifs de Russie dans le 18ème arrondissement de Paris 1852 – 1944 », Patrice Markiewicz, Tribune Juive, 12 février 2020
https://www.tribunejuive.info/2020/02/12/patrice-markiewicz-les-juifs-de-russie-dans-le-18eme-arrondissement-de-paris-1852-1944/
2018
Ouvrage : Juifs et musulmans en France – Le poids de la fraternité, Ethan Katz, Bellin, 2018
Loin d’être tout simplement conflictuelles, les relations entre juifs et musulmans en France sont anciennes, complexes, changeantes. La République qui les abrite et accueille tous ceux qui traversent la Méditerranée au moment des indépendances leur offre sa laïcité. Le monde tel qu’il se reconfigure au lendemain de la guerre impose interrogations, contradictions et violences. Comment, dans l’espace colonial d’abord, puis sur le sol de la métropole, ces deux groupes ont-ils cohabité au XXe siècle ? Quelles ont été leurs relations, au Maghreb d’abord, en France ensuite ? Ethan Katz, à l’issue de plus de 20 années de recherches, s’attache à décrire et analyser ces relations entre juifs et musulmans.
Il montre que la réduction de ces catégories de Français à des identités religieuses et conflictuelles est récente et que la question coloniale en premier lieu a créé un fossé progressif entre les deux communautés. Les Musulmans, les Juifs et la République offre un regard neuf sur une histoire, ici toute en nuances, des relations entre juifs et musulmans depuis la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage constitue une contribution inédite à la compréhension de la société française contemporaine.
Ouvrage : Homes Away from Home: Jewish Belonging in Twentieth-Century Paris, Berlin, and St.Petersburg, Sarah Wobick-Segev, Stanford University Press, 2018
Comment les Juifs sont-ils passés de vies organisées par des synagogues, des shul et des mikvé à des vies qui, si elles étaient explicitement juives, ont été menées dans les maisons Hillel, les CCJ, Katz et même Chabad? Dans l’Europe de pré-émancipation, la plupart des Juifs suivaient la loi juive la plupart du temps, mais au tournant du XXe siècle, une nouvelle identité juive laïque avait commencé à prendre forme.
Maisons loin de chez soi raconte l’histoire des Juifs ashkénazes qui ont fait leur chemin dans la société européenne à la fin du XIXe et au XXe siècle, en se concentrant sur les communautés juives de Paris, Berlin et Saint-Pétersbourg. À une époque d’émancipation politique croissante des Juifs au sein des nations européennes, l’appartenance à la communauté juive officielle est devenue de plus en plus facultative, et les Juifs ont à leur tour créé des espaces et des programmes pour répondre aux nouveaux besoins sociaux. Les contextes de la vie juive se sont étendus au-delà des confins des espaces juifs « traditionnels » en sites de consommation et de loisirs, parfois jusqu’à la consternation des autorités juives. Sarah Wobick-Segev soutient que les pratiques sociales qui se sont développées entre 1890 et les années 1930 – comme célébrer des vacances dans des hôtels et des restaurants, ou envoyer des enfants dans des camps d’été – ont fondamentalement remodelé la communauté juive.
Etude : Profils des usagers : étude sur 3 structures pour personnes en situation de handicap, Foyer Brunswic, Foyer Michel Cahen et SAVS Centre Lionel, Laure Politis
Le profil des usagers de ces structures a été dressé en prenant en compte à la fois les éléments socio-économiques, la vie relationnelle, le niveau d’autonomie, la santé et la participation sociale des individus. Cette étude a permis de disposer d’informations tangibles pour repenser les projets de ces trois établissements.
Article : « Le Comité de bienfaisance israélite de Paris. Ses membres dans l’espace philanthropique parisien (1887-1905) », Marie Aboulker, Histoire urbaine, vol. 52, no. 2, 2018, pp. 33-48
https://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2018-2-page-33.htm
Mémoire Master II : Se reconstruire après la Shoah : La sortie de guerre des femmes et des hommes juif·ve·s secouru·e·s par le Cojasor, 1945-1950, Ethel Albert, Science Po, 2018
2017
Conférence : « L’Histoire des femmes juives en France à travers les archives de la Fondation Casip-Cojasor », Laure Politis
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah, au titre de sa commission Histoire, en partenariat avec l’Institut Emilie du Châtelet, a souhaité encourager les recherches dans ce champ en proposant une bourse doctorale et une bourse post-doctorale à des chercheurs de toute discipline. Elle a organisé en 2017 une journée d’étude intitulée, « Histoire des femmes juives en France pendant la Seconde guerre mondiale et dans le long après-guerre », pour présenter l’immense richesse des sources disponibles pour une telle recherche, et faire émerger problématiques et vocations.
Dans ce cadre, les archives de la Fondation Casip-Cojasor relatives aux femmes ont été présentées. Plusieurs catégories de femmes sont présentes dans les fonds du CBIP et du Cojasor : celles qui ont travaillé au CBIP et au Cojasor, celles qui ont été reçues en tant que bénéficiaires, celles qui ont administré les œuvres ou encore celles qui furent testatrices ou donatrices.
Journée d’étude visible sur Akadem : http://www.akadem.org/sommaire/colloques/histoire-des-femmes-juives-en-france-pendant-et-apres-la-seconde-guerre-mondiale/
2016
Dossier : « Regard croisés sur le travail social juif. Historiens et praticiens face aux dossiers personnels », dossier dirigé par Laure Fourtage, Revue Hommes et migrations, 2016
Des historiens et des travailleurs sociaux de la Fondation Casip-cojasor se sont rencontrés pour croiser leur regard sur des dossiers d’usagers du Cojasor survivants de la Shoah et de réfugiés égyptiens ainsi que des dossiers d’usagers du CBIP venant de Tunisie. Ces échanges ont donné lieu à la publication d’un dossier dans la revue Hommes et migrations sous le titre « Regard croisés sur le travail social juif. Historiens et praticiens face aux dossiers personnels ». file:///C:/Users/laure/Downloads/hommesmigrations-3515.pdf
Thèse de doctorat : Les Étrangères Indésirables et I’administration française. 1938-1942 : socio-histoire d’une catégorisation d’État, Aurélie Audeval, EHESS, 2016
Cette thèse revient sur la constitution de la catégorie administrative d’Étrangèr. E Indésirable. Cette catégorie apparaît de façon massive au sein de l’administration du ministère de l’Intérieur français tout au long des années 1930. Elle devient une catégorie juridique avec l’adoption du décret du 12 novembre 1938 qui permet l’internement de toute personne qualifiée d’Indésirable. En étudiant parallèlement les décisions des administrations centrales et les pratiques locales du service des Étrangers de la préfecture de Marseille entre 1938 et 1942, cette thèse revient sur la question des continuités de l’État au quotidien en matière gestion des Indésirables. Elle analyse le traitement différencié des populations par l’État en raison du genre jusque dans les usages de la qualification d’Indésirable, à une période où le maintien des individus dans des rôles sociaux différenciés, productif et reproductif, devient un enjeu central des politiques publiques. Enfin, ce travail a pour ambition de contribuer au débat sur la mise en place de la Shoah en France, et plus précisément sur les dynamiques propres à l’appareil d’État français. Dans cette perspective, il entend poser la question des liens entre le développement des pratiques d’État envers les Indésirables dès les années 1930 et la décision de livraison des Juifs et Juives étrangères de zone sud en 1942. Ce faisant, c’est la question plus large des logiques d’ensemble qui gouvernent les politiques de gestion de population au sein des États modernes qu’il s’agit de poser. L’hypothèse avancée, est celle de la constitution parallèle de logiques éliminatrices et de logiques disciplinaires comme modalités d’action publique.
2015
Article : « Les fantômes du 9 rue Guy Patin. (En souvenirs) », Rachel Ertel, Les Temps Modernes, vol. 686, no. 5, 2015, pp. 21-54
https://www.cairn.info/revue-les-temps-modernes-2015-5-page-21.htm
Thèse de doctorat : Vivre, vieillir et mourir en institution au XIXè siècle : genèse d’une relation d’assistance, Mathilde Rossigneux-Méheust, Université Paris I Panthéon Sorbonne, 2015
De la Révolution française à la veille de la Première Guerre mondiale, un dispositif d’assistance à la vieillesse se développe, proposant aux vieux Parisiens de vivre en institution. Le choix du terrain parisien et de sa cinquantaine d’établissements permet, en amont des grandes lois républicaines structurant les schémas assistanciels et assurantiels, de revenir sur les premières générations d’assistés au nom de l’âge et du manque de ressources. Cette thèse interroge la construction d’une catégorie d’administration, la formation d’une population majoritairement âgée de plus de 60 ans et issue des classes populaires, et la genèse d’une catégorie d’expérience de la vieillesse. La formalisation d’une réponse spécifique aux misères liées à l’âge et la progressive distance revendiquée avec les institutions d’enfermement permet d’envisager le dispositif parisien d’assistance à la vieillesse comme une forme de reconnaissance et comme une tentative d’intégration économique, sociale et politique des plus fragiles. L’intégration des vieillards aux dispositifs d’assistance se fait toutefois par le bas, en privant les assistés d’un certain nombre de droits, et en reproduisant les hiérarchies sociales à l’œuvre dans le reste de la société. Aux origines de la mise en pratique d’une sécurité sociale pour les personnes âgées, le développement des hospices et des maisons de retraite au XIXe siècle participe à l’institutionnalisation de cet âge de la vie et à la construction d’un nouveau lien entre la société française et ses vieux, un lien ambivalent nourri de bienveillance et de rejet, de prévenance et de dévalorisation, de protection et de surveillance.
Thèse de doctorat : De la velléité à la volonté : l’émigration des Juifs de Tunisie de 1943 à 1967, un phénomène complexe, Olfa Ben Achour, Toulouse 2 et Université Tunis 1, 2015
En l’espace de vingt ans (fin 1940 – fin 1960), des 105 000 Juifs qui vivaient en Tunisie n’en ont subsisté qu’un peu plus de 10 000. L’assimilation française, l’émergence de l’idéologie sioniste à la fin du XIXe siècle, l’épisode dramatique du débarquement allemand et la blessure laissée par la France de Vichy, la montée des nationalismes dans l’ensemble du monde arabo-musulman, ajoutés au contexte géopolitique de l’époque, ont favorisé l’éveil d’une conscience des droits politiques et humains inaliénables chez la population juive de Tunisie. A la fin de l’occupation allemande (mai 1943), des départs ont eu lieu vers la Palestine ; ils s’intensifient à la veille et au lendemain de la création de l’Etat d’Israël. En 1952, l’amorce de la lutte contre l’occupant français, qui se solde par l’accès à l’autonomie interne en août 1954, fragilise cette minorité, inquiète de ne pouvoir accéder pleinement à la citoyenneté sous la nouvelle administration tunisienne, et incertaine quant à son avenir du point de vue social, économique, politique et institutionnel. Jusqu’à l’achèvement du processus d’indépendance tunisienne, l’émigration des Juifs en France et en Israël s’effectue en corrélation avec les réseaux migratoires nord-africains. Les organisations juives mondiales et les associations communautaires juives tunisiennes sont nombreuses à conjuguer leurs efforts pour assister les candidats au départ. L’intégration des émigrants dans leurs pays d’accueil se fait généralement dans la difficulté et la précarité. En 1967, lors de la guerre des Six jours, les manifestations hostiles aux Juifs portent un coup fatal à une possible cohabitation judéo-musulmane en terre tunisienne.
Thèse de doctorat : Politiques de l’accueil : états et associations face à la migration des juifs d’Afrique du Nord en France et au Canada des années 1950 à la fin des années 1970, Martin Messika, 2015
Cette thèse étudie les politiques publiques et privées pour accueillir les populations juives de trois pays d’Afrique du Nord, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie en France et au Canada dans la province du Québec, entre les années 1950 et la fin des années 1970. Face à l’arrivée migration d’une population composée de Français, de Tunisiens, de Marocains, les organisations juives repensent leur rapport aux Etats et font évoluer leurs politiques migratoires et sociales. Ce travail interroge la nature de l’aide accordée par des associations d’un groupe minoritaire à une population nouvellement arrivée. Les rapports entre les réseaux associatifs français et montréalais avec les Etats diffèrent, mais dans les deux cas, les associations trouvent un espace pour mener des politiques sociales en direction de migrants qu’elles identifient comme co-ethniques. Cette reformulation des rôles entre structures de la société civile et les pouvoirs publics a des conséquences sur les pratiques d’intervention sociale. Ce travail analyse les décalages entre politiques et pratiques ainsi que le processus d’adaptation de savoirs professionnels dans les deux contextes nationaux. Pour cela, il propose une analyse comparée de deux services sociaux, le Comité d’Action Sociale Israélite de Paris et Jewish Immigrant Aid Services à Montréal. Les pratiques divergentes de travail social témoignent de la manière dont un savoir professionnel, l’aide psycho-social individualisée, ou casework, est interprété et transformé par des travailleurs sociaux.
Ouvrage : Lucie Dreyfus : la femme du capitaine, Elisabeth Weissman, Ed. Textuel, 2015
Nul n’ignore le nom d’Alfred Dreyfus, cet officier juif accusé à tort en 1894 de haute trahison, dégradé et déporté en Guyane. Mais qui connaît Lucie Dreyfus, sa femme? Son rôle pourtant, fut vital. Sans elle, Dreyfus serait sans doute mort trop tôt, avant que Zola accuse et que les intellectuels aient pu faire triompher la justice républicaine. Car Lucie le somme de vivre, le tient au fil de la plume, tout en oeuvrant à la révision de son procès aux côtés de son beau-frère Mathieu.
Très rigoureusement documentée, l’enquête d’Élizabeth Weissman reconstitue de manière captivante le destin de cette jeune femme affrontant cette machination d’État sur fond d’antisémitisme et restée dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui. Car l’Affaire Dreyfus, c’est d’abord une affaire d’hommes, militaires, hommes politiques, avocats, barbus, moustachus tous poils dehors. Les femmes n’y jouent qu’un rôle secondaire. Et si Lucie n’a rien d’une rebelle, elle pense et elle pense juste et son rôle est immense dans la marche vers la vérité.
Le récit construit pendant et après l’Affaire suit Lucie Dreyfus dans la tourmente des années sombres qui vont suivre. Française et juive, elle aura tout vécu des drames de cette première moitié du XXe siècle. Elle meurt en décembre 1945, il y a 70 ans.
2014
Ouvrage : Les Juifs de Lacaune (Tarn) dans l’après-guerre – Difficultés quotidiennes, réinsertion et aide du COJASOR (1944-1949), Sandra Marc, L’Harmattan, 2014
Après la Seconde Guerre mondiale, comment les Juifs de France ont-ils retrouvé leur place dans la société ? Quels obstacles ont-ils dû franchir ? Leur est-on venu en aide ? C’est à travers le cadre microhistorique de la ville de Lacaune (Tarn), doublement liée à l’histoire des Juifs de France dans la guerre et l’après-guerre, que Sandra Marc tente de porter un éclairage nouveau sur ces questions encore peu étudiées.
Lacaune fut en effet désignée par les autorités vichystes comme centre d’assignation à résidence régional. Puis, après la Libération, son plus grand hôtel fut loué par une association caritative juive, le Comité Juif d’Action Sociale (COJASOR), pour y héberger des vieillards chassés d’Allemagne au début de la guerre et rescapés des camps d’internement français. Les destinées des anciens assignés et des pensionnaires du COJASOR se croisent : certains tentent de reconstruire leurs existences, d’autres n’aspirent plus qu’à un peu de quiétude, mais tous auront encore à lutter pour parvenir à leur but…
Cet ouvrage démontre en effet que la fin de la guerre ne marque pas la fin des difficultés pour les Juifs de France.
2013
Assets and liabilities : refugees from Hungary and Egypt in France and in Britain, 1956-1960. PhD thesis, University of Nottingham.
2012
Article : « Les premiers migrants juifs d’Afrique du Nord dans la France de l’après-guerre : une découverte pour les services sociaux », Mônica Raïsa Schpun, Archives Juives, 2012, n° 45/1, p. 61-73
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2012-1-page-61.htm
Article : « Mutualité, fraternité et travail social chez les bundistes de France (1944-1947), Constance Paris de Bolardière, Archives Juives, 2012, n° 45/1, p. 27-42
Article : « Paris-Montréal. Des façons d’accompagner le “choc terrible” du décès d’un enfant dans les années 1960-1980 », Martin Messika, Archives Juives, 2012, n° 45/1, p. 74-86
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2012-1-page-74.htm?contenu=resume
Article : « Les organisations juives d’aide sociales et l’insertion professionnelle dans l’immédiat après-guerre », Laure Fourtage, Archives Juives, 2012, n° 45/1, p. 10-26
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2012-1-page-10.htm
Article : « De la bienfaisance à l’action sociale. Introduction. », Laura Hobson-Faure, Archives Juives, 2012, n° 45/1, p. 5-9
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2012-1-page-4.htm
Article : « Le travail social dans les organisations juives françaises après la Shoah : création made in France ou importation américaine ? », Laura Hobson-Faure, Archives Juives, 2012, n° 45/1, p. 43-60
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2012-1-page-43.htm
Ouvrage : L’Homme au complet blanc: Du Caire à New York, l’exil d’une famille juive, Lucette Lagnado, Ed. Métropolis , 2012
À travers le portrait de son père, un dandy toujours vêtu de blanc, bon vivant, Lucette Lagnado retrace avec beaucoup de sensibilité un siècle de la vie de sa famille et de celle de la communauté
juive du Caire. Puis, brusquement, survient la chute provoquée par un exode forcé. Dépouillée de ses biens, de sa nationalité, de son identité, la famille se retrouvera complètement démunie dans un misérable quartier de Brooklyn.
2011
Article : « De la charité à la philanthropie. Introduction », Céline Leglaive-Perani. Archives Juives, vol. vol. 44, no. 1, 2011, pp. 4-16
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2011-1-page-4.htm?contenu=resume
Mémoire de Master II : Protéger, moraliser, “matronner”. La bienfaisance juive à l’égard des jeunes filles à Paris, de la Belle-époque à la Deuxième Guerre mondiale, Michal Raz, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 2011
Thèse de doctorat : Olfa Ben Achour
2010
Thèse de doctorat : La Résistance fait(e) école.La Deuxième Guerre mondiale et les projets éducatifs juifs en France, Johanna Lehr, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2010
Un large groupe de Juifs actifs dans les mouvements de jeunesse, après être rejeté brutalement de la nation, s’est engagé dans une « résistance biblique » (par l’étude des textes traditionnels) en même temps que dans la lutte pour la survie physique du groupe. Cette thèse montre qu’il a ainsi mis en jeu son allégeance à l’Etat français au moyen d’un décrochement politique et que ce décrochement ne se résorbe pas à la Libération avec la reconstruction de l’État démocratique. L’essor de l’éducation juive au sortir du conflit incarne au contraire l’institutionnalisation du nouveau rapport à l’État qui a émergé en France pendant la guerre. Cette thèse montre l’apport décisif d’intellectuels et éducateurs juifs immigrés d’Europe centrale et orientale qui, dans une configuration sociale bouleversée, accèdent en France au rang de passeurs. Cette thèse propose également une nouvelle périodisation de l’histoire politique des Juifs en France. Elle montre que la reformulation du pacte républicain intervient en France bien avant 1962 ou 1967, dates auxquelles la discipline se réfère habituellement. Cette reformulation prend ses racines dans l’expérience de la guerre et de la résistance, dès 1940, et se manifeste par le développement d’un nouveau type de rapport à l’étude juive et à l’éducation, largement influencé par le judaïsme centre et est-européen. Son originalité est de défendre un judaïsme ouvert sur le monde, marqué par une forte dominante philosophique héritée de la Haskala, et de prôner un nouveau type d’intégration des Juifs en France qui abolisse le cantonnement du judaïsme de type « israélite français » à la sphère privée.
2009
Thèse de doctorat : In the Best Interest of the Child: Family, Youth, and Identity in Postwar France, 1944-1954, , Daniella Doron, New York University, New York, 2009
Article : Max Hymans par Hymans Dominique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Hymans
Thèse de doctorat : Un plan Marshall juif : la présence juive américaine en France aprés la Shoah, 1944-1954, Laura Hobson Faure, EHESS, 2009
Entre 1944 et 1954, les Juifs américains ont envoyé plus de 27 millions de dollars aux Juifs de France pour aider à reconstruire la vie juive après la Shoah. Cette thèse étudie la manière dont cette aide a été reçue par les Juifs de France, en se demandant comment elle a pu influencer la vie juive française dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Cette étude permet de contribuer à l’histoire de« l’américanisation »de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, mettant en lumière une zone d’activité qui jusqu’alors avait été largement négligée par l’historiographie: l’action sociale. Les organisations juives américaines, notamment l’American Joint Distribution Committee (le Joint), servirent de « vecteurs » dans ce processus. On estime que le Joint a aidé 26 000 personnes en France durant la seule année 1944, soit entre 13 et 15 % de la population juive estimée à cette époque. Les activités des autres organisations juives américaines et internationales, dont la Hebrew Sheltering and lmmigrant Aid Society (HIAS, connue également sous le sigle HICEM), l’American Jewish Committee, le National Council of Jewish Women, le Jewish Labor Committee, le Congrès juif mondial et la World Union for Progressive Judaism sont également explorées. Les sources exploitées pour façonner notre connaissance de la présence juive américaine en France reflètent l’approche de l’histoire croisée ; les archives privées et publiques en France, en Israël et aux Etats-Unis, ainsi qu’une soixantaine d’entretiens d’histoire orale nous aident à comprendre la présence juive américaine dans sa complexité, à travers de multiples perspectives.
2008
Mémoire de master II, Chloé Schmidt : Le Comité de Bienfaisance Israélite de Paris et les sociétés de secours dans la crise française à la veille de la Seconde Guerre mondiale (1933-1941), face à l’immigration juive, Université Paul-Valéry-Montpellier III, Montpellier, 2008
2007
Mémoire de master II : L’assistance juive face à l’immigration des juifs d’Afrique du Nord en France, 1950-1970, Martin Messika, sous la direction de Patrick Weil, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, 2007
Mémoire de master II : Laure Fourtage, Les survivants juifs en France de 1945 à 1948 : rapatriement-réinsertion-migration, Université Paris 7, Paris, 2007
2005
Mémoire Maitrise : Itinéraires de juifs polonais venus en France au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Julia Maspero, Université Paris I, 2005
Mémoire Maitrise : Les Juifs d’Egypte réfugiés en France, Sophie Saunut, Université Paris I, 2005
2004
« Découvrir Le Toit familial, foyer d’étudiants juifs à Paris, 1952-2000 », Emmanuelle Polack, Archives Juives, vol. vol. 37, no. 2, 2004, pp. 127-134.
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2004-2-page-127.htm?try_download=1
2003
« À la Fondation CASIP-COJASOR. Retrouvées, classées, enfin accessibles : les Archives du Comité de bienfaisance israélite de Paris (CBIP) », Emmanuelle Polack, Archives Juives, vol. vol. 36, no. 2, 2003, pp. 131-138.